Un plongeon historique du pétrole américain

Qui veut du pétrole ? En ce moment plus grand monde ! Ce qui a donné lieu à une stupéfiante séance lundi à la bourse de New York : le baril du WTI (West Texas Intermediate), un type de pétrole américain, a dégringolé dans le négatif, jusqu’à atteindre – 37 dollars (- 34 euros) sur certains contrats spécifiques !

En clair, les investisseurs qui souhaitaient se débarrasser de leur baril de pétrole n’avaient d’autre choix que de mettre la main à la poche pour trouver preneur.

Un plongeon historique impensable il y a encore quelques semaines. Jamais le baril de WTI n’était tombé en dessous de 10 dollars, et il s’échangeait encore à 60 dollars en début d’année. Mais depuis la pandémie de Covid-19 est passée par là. La demande est au plus bas partout dans le monde avec une activité économique à l’arrêt ou fortement ralentie. À cela s’ajoute, la décision début mars, de la Russie et de l’Arabie saoudite de se lancer dans une nouvelle guerre des prix, en inondant les marchés mondiaux d’or noir pour remporter des parts de marché et se débarrasser de concurrents gênants : les compagnies pétrolières du schiste américain.

Résultat, aujourd’hui plus personne ne sait quoi faire du pétrole qui continue à être extrait alors que les capacités de stockage sont proches de leur maximum, notamment aux États-Unis où il y a une saturation.

En à peine une décennie, le pays est redevenu le premier producteur mondial de pétrole, grâce à l’essor des huiles de schiste, un brut léger et peu sulfuré représentant plus de 60 % des volumes d’extraction.

Mais le marché américain demeure particulier : les États-Unis continuent d’importer du pétrole, car leurs raffineries ont été conçues à l’origine pour traiter du brut lourd. Alors faute de débouchés, les producteurs américains de gaz et de pétrole de schiste approchent du moment où ils seront obligés de fermer leurs activités expliquent des experts du secteur.

Une perspective inquiétante pour l’industrie du schiste américain, et pour Donald Trump.

Le président américain a demandé mardi 21 avril à son administration de mettre sur pied un plan de soutien financier à l’industrie pétrolière et gazière des États-Unis afin d’éviter la faillite qui guette des centaines d’entreprises lourdement endettées.

Est-ce que cela sera suffisant ?  Des activités vont-elles bientôt fermées aux États-Unis ? Pourquoi les prix du pétrole américain plongent-ils ? A quel point la chute des cours peut-elle affecter les prix à la pompe ? La pandémie marquera-t-elle durablement l’industrie du pétrole ? Enfin est-ce une bonne nouvelle pour le climat ?

Pour nombre de chercheurs et d’économistes tout dépendra surtout de la volonté des États à associer la transition énergétique dans leur plan de relance économique.

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