Le Canada, gros producteur

En 2001, le Canada est demeuré au premier rang des producteurs d’uranium, car sa production annuelle, évaluée à environ 600 millions de dollars, atteint le niveau record de 12.522 tonnes d’uranium métallique.

Au Canada, les ressources récupérables connues totalisent 452.000 tonnes en 2002. À l’avenir, le Canada conservera le premier rang, car 85 % de ses ressources sont exploitables à coût modique.

La demande d’uranium a augmenté en raison :

  • de la demande en Asie ;
  • de l’amélioration de l’exploitation des centrales à travers le monde ;
  • du prolongement de la durée d’exploitation des réacteurs.

La pechblende, dont voici un échantillon en provenance de la mine de Payne, au Québec, est un minéral à partir duquel on produit l’uranium.
La pechblende, dont voici un échantillon en provenance de la mine de Payne, au Québec, est un minéral à partir duquel on produit l’uranium. © Musée national des sciences naturelles

Le Canada produit 30 % de l’uranium mondial et exporte 80 % de sa production. Pour suivre le rythme, il accélère la production dans les mines existantes, met en valeur des gisements plus petits et déjà connus et prospecte de nouveaux gisements. Rassemblant la moitié des réserves et de la production d’uranium du monde, l’Australie et le Canada reconnaissent que l’énergie nucléaire peut aider à relever le défi posé par les changements climatiques.

Carte de l'uranium au Canada. Les mines en activité sont marquées d’un rond, celles qui ont été fermées d’un carré et les sites potentiels d’un triangle. Les étoiles figurent les sites de raffinage en activité.
Carte de l’uranium au Canada. Les mines en activité sont marquées d’un rond, celles qui ont été fermées d’un carré et les sites potentiels d’un triangle. Les étoiles figurent les sites de raffinage en activité. © DR

Le bassin de l’Athabasca au Saskatchewan

Toutes les mines d’uranium exploitées au Canada sont situées au Saskatchewan. La mine de McArthur River y a des teneurs de 19 à 25 %. Elle renferme plus de 150.000 tonnes d’uranium titrant en moyenne 18 %. Elle est à 550 mètres sous terre, perdue dans les forêts du nord-ouest, et on y accède par avion charter et une heure de pistes. C’est la plus importante mine d’uranium à haute teneur au monde, et sa pureté est de 21 % d’uranium, soit 100 fois la teneur moyenne mondiale, avec certains morceaux qui dépassent 60 % de pureté.

Géologie du bassin de l’Athabasca. Les filons majeurs d’uranium sont situés sur les carrés rouges, et les campagnes de prospection sur les ronds de même couleur.
Géologie du bassin de l’Athabasca. Les filons majeurs d’uranium sont situés sur les carrés rouges, et les campagnes de prospection sur les ronds de même couleur. © DR

Cigar Lake, un autre gisement, renferme 135.000 tonnes d’uranium pur (soit environ 90.000 tonnes titrant en moyenne 15 % d’uranium), dans un bloc de 50 mètres sur 300, à 500 m de profondeur. Mais une inondation y est survenue en 2006 qui a poussé à la hausse les prix du marché mondial. Le coût de l’accident est estimé à un milliard de dollars, et les réparations ont pris des années.

Remise en état de la mine de Cigar Lake

La société Cameco, dont le siège est à Saskatoon, est le plus important producteur d’uranium au monde. Les actions de Cameco se négocient aux bourses de Toronto et de New York. L’entreprise a procédé à la remise en état de la mine de Cigar Lake à la suite d’une venue d’eau survenue le 23 octobre 2006, qui a inondé les ouvrages souterrains. Cet événement aurait été l’une des causes de l’envolée des prix de l’uranium en 2007.

Chantier de la mine de Cigar Lake, au Canada.
Chantier de la mine de Cigar Lake, au Canada. © DR

La première étape comportait le forage de trous jusqu’à la venue d’eau, le pompage de béton par les trous de forage, l’étanchéification de la zone d’infiltration et le forage de trous d’évacuation de l’eau. Les étapes ultérieures comportaient l’évacuation de l’eau, la congélation du sol dans le secteur de l’infiltration d’eau, la remise en état des secteurs souterrains et la reprise du développement minier.

En 2008, la mine a subi une nouvelle inondation, alors même qu’elle était en cours d’assèchement. Ce n’est qu’en 2010 que les travaux pour aménager la mine ont pu reprendre. Ainsi, l’ouverture de l’exploitation de la mine de Cigar Lake a été régulièrement reportée, en 2011, 2013 et finalement 2014. Cameco a obtenu en 2013 un permis d’exploitation qui court jusqu’en 2021.

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